You must be courageous [PV]

Akiko se tenait en face de l’immense immeuble qu’était l’hôpital qu’est le Memorial Hsopital de New York, rien n’y faisait, elle n’arrivait pas à franchir cette porte, du moins elle n’y arrivait plus. Ca lui rappelait tellement de mauvais souvenirs, déjà des larmes naissaient dans ses yeux mais elle les essuya bien vite d’un revers de la main. Elle devait se montrer forte à présent, ça faisait un an qu’elle ressassait tout ça dans ça tête, ce n’était pas vraiment conseillé. Un an aussi qu’elle annulait et reprenait rendez-vous, peur de ce qu’on pourrait lui annoncer. Mais elle devait savoir, au moins elle arrêterait de s’inquiéter pour ça, elle serait fixée.

Elle prit une longue inspiration et monta les marches une à une, la tête baissée, elle détestait cet endroit comme ce n’était pas possible mais elle se donnait du courage, il lui donnait du courage. Les portes vitrées automatiques s’ouvrirent devant elle, les murs sont blanc, des médecins en blouses blanches, tout était blanc, même le revêtement de sol. Elle se dirigea d’un pas fébrile vers l’accueil, elle devait passer plusieurs examens et n’avait pas franchement envie de s’éterniser à chercher pendant des heures. Une femme très polie lui indiqua la direction à suivre, la nippone se dirigea donc à l’endroit indiqué d’un pas hésitant, elle tremblait légèrement même. Elle devait d’abord passée une prise de sang dont elle aurait évidemment les résultats dans une petite semaine, mais elle n’aimait pas non plus les aiguilles, ensuite ce serait l’échographie, et dire qu’avec ses deux simples examens elle saurait si oui ou non elle aurait des enfants un jour.

Akiko se rendit à la salle d’attente, elle n’eut pas longtemps à attendre qu’on vint la chercher pour la prise de sang. Et une chose de faite. On lui dit de retourner dans la salle, l’examen pour l’échographie n’était pas toute de suite mais on aurait crû comprendre que les infirmières avaient peur qu’elle ne s’enfuie … Elle s’assit sur une chaise, sans réellement prêter attention à ce qui l’entourait, elle était dans ses pensées, dans ses doutes.

[Bon, j'ai déjà fait beaucoup mieux, mais j'suis fatiguée ^^]

Alors qu’elle venait de rencontrer Sheryl au fast food, Lascarena avait été dérangée par son portable. Et à l’autre bout du fil un agent de police lui annonçant que l’appartement dans lequel elle vivait avec son père avait été cambriolé. La première réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre et laissa échapper un « encore… » il faut dire que depuis qu’ils habitaient New York elle et son père ne comptaient plus les nombres de cambriolages important ou non dont ils avaient été victimes. Habitant dans le Bronx certains dirait que c’est normal mais Las’ se sentait presque plus en sécurité chez elle que dans les beaux quartiers.

La voix du policier était pourtant étrange, elle savait que quelque chose n’allait pas, qu’il y avait plus que le cambriolage. L’homme lui demanda de venir le plus vite possible au Memorial Hospital. Son père était à la maison lorsque le cambriolage avait eut lieu et mal tourné, il ne voulut pas lui en dire plus et dit qu’ils avaient besoin d’une signature d’un membre de la famille pour une des opération qu’ils devaient pratiquer au plus vite.

La jeune femme avait du laisser Sheryl en prenant soin d’aller payer l’addition comme promis puis s’excusa et s’éclipsa pour se rendre à l’hôpital. Assise dans la salle d’attente elle porta son regard sur l’horloge en face d’elle. Quatre heures qu’elle était là. Elle avait signé les papiers, les assurances tout ce qu’il fallait pour que son père soit pris en charge. Mais avant de partir au bloc opératoire aucun médecin n’avait voulu se prononcer sur les risques, les conséquences et les pronostics favorables ou non concernant son père.

Elle se leva et se dirigea vers la machine à café, entra une pièce et appuy sur la touche café noir, elle ne avait grand besoin et comme elle aurait pu le prévoir c’est lorsque ce fut son tour que cette satanée machine refusa de lui donner son café. Déjà à bout de nerfs la jeune femme envoya un grand coup de poing dans la machine. Le bruit passa innaperçu comme si les autres personnes de la salle étaient endormies mais elle vit qu’une jeune femme était en train de se redresser sur sa chaise Lascarena revint s’asseoir et d’une voix sans expression elle s’adressa à sa voisine.

- Désolée si je vous ai réveillé.

Las’ s’appuya contre le dossier du siège et massa doucement sa main qu’elle venait d’écorcher contre la machine.

La tête dans ses mains, des larmes naissaient une fois de plus dans ses yeux, elle n’y arrivait vraiment pas, un an déjà et dès qu’elle y pensait, elle devenait une vrai fontaine, elle s’était jurée pourtant de remonter la pente, elle essayait, c’était déjà un début mais sans doute se fixait-elle la barre trop haute. Elle s’en voulait tellement de ne pas être assez forte, de ne pas refaire surface, de penser à lui presque constamment, être nostalgique des bons moments avant de revivre le plus malheureux, le plus dur de toute sa vie. Elle avait cru être dans un rêve à chaque moment passé avec lui, toutes ses attentions, tout ses gestes, ses paroles, elle s’en souvient encore, comme si c’était hier, comme s’il était encore là.

Elle se força à essuyer ses larmes d’un revers de la main, elle se demandait comment elle avait tenu le coup, comment elle n’avait pas décidé de sauter du 17ième étage d’un building. Comment allait-elle s’en sortir ? Ce n’était pas une vie, elle le savait très bien et en subissait les conséquences tout les jours, ce n’est pas volonté qui manque pourtant.

Un bruit la sortie de ses pensées et en y réfléchissant bien, ce n’était vraiment pas plus mal. Elle releva doucement la tête et croisa le regard de la jeune femme apparemment bien énervée qui venait de frapper dans la machine à café à l’aide de son poing. La jeune femme vint s’asseoir à côté d’elle, s’excusant de l’avoir « réveillée », non seulement ce n’était pas le cas, mais en plus il fallait être fort pour dormir dans une salle d’attente bien que celle-ci soit particulièrement soporifique. Elle baissa le regard vers la main de la jeune femme, elle était écorchée, elle n’y avait vraiment pas été de main morte, sans doute venait-elle d’apprendre quelque chose qui n’était pas évident à vivre, la japonaise la comprenait bien mais dans un sens elle se sentit honteuse de ne pas réussir à surmonter sa peine après tout ce temps.

-Vous devriez aller mettre votre main sous l’eau.